jeudi 10 novembre 2011

Cameroun : Les communistes français dénoncent un régime ultra-répressif


Yaoundé, le 10 novembre 20011.Des députés communistes demandent la création d’une commission d’enquête sur la coopération policière et militaire entre la France et le Cameroun.
Têtes coupées de combattants nationalistes exposées en public

Un groupe de députés communistes français, avec en tête Jean-Paul Lecoq, a introduit le 4 novembre dernier à l’Assemblée nationale, une proposition de résolution visant « la création d’une commission d’enquête sur la coopération policière et militaire entre la France et le Cameroun, sur les ventes d’armes au Cameroun, notamment celles destinées aux forces de répression du régime camerounais ». Le texte a été renvoyé à la commission des affaires étrangères.

Mais 2009. Le Premier ministre français, François Fillon, est en visite officielle à Yaoundé. Au menu de son séjour camerounais, la renégociation des accords de défense entre la France et le Cameroun. Le chef du gouvernement français affirmait que les nouveaux accords signés à Yaoundé devaient être soumis à l’approbation du Parlement français. « Ils traduisent un changement d’approche de notre relation et l’adaptation de cette relation au monde d’aujourd’hui et à une Afrique où les mécanismes de sécurité collective sont en train de s’affirmer », déclarait-il, tout en précisant que « le Cameroun est le premier bénéficiaire de la coopération militaire de la France ».

Dans l’exposé des motifs de leur proposition de recours, les députés communistes français souhaitent voir clair dans cette coopération militaire entre leur pays et le Cameroun, ainsi que sur le soutien que la France apporte au pouvoir de Yaoundé. « La France, aide activement le président du Cameroun depuis son accession à la tête du gouvernement en 1960, écrivent-ils. Cette accession au pouvoir lui avait été possible après une guerre terriblement meurtrière et s’est poursuivie par de nombreux massacres et des milliers de personnes placées dans des camps de regroupement militarisés. De nombreux opposants ont été assassinés. D’autres sont aujourd’hui encore arrêtés, emprisonnés. Le président du Cameroun s’est maintenu au pouvoir par un régime despotique, ultra-répressif, de nature dictatoriale, utilisant régulièrement la police et l’armée pour étouffer toute contestation dans un pays pillé et de grande pauvreté. »
Entraînement des élèves officiers de l’Ecole militaire interarmes du Cameroun, dans la zone de Koutaba en 1960, sous la supervision d’instructeurs français.

Ce n’est pas la première fois que des députés français s’intéressent au Cameroun. Le 12 juillet dernier déjà, l’élu de Gironde, Noël Mamère, attirait l'attention du ministre des Affaires étrangères et européennes, sur les évènements survenus au moment de l'indépendance du Cameroun.

L’intérêt de ces hommes politiques français pour le Cameroun a accru depuis la parution du livre « Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971) » paru aux éditions la Découverte. Les auteurs de cet ouvrage parlent des massacres commis par l’armée française contre les militants de l’Upc et des civils. Des actes qualifiés de « pures inventions » par le Premier ministre français François Fillon lors de sa visite à Yaoundé en mai 2009.

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