Yaoundé le 27 septembre 2011. Avocat et militant des droits de l’homme, le candidat du Paddec à l’élection présidentielle du 9 octobre prochain a marqué les esprits en tentant de lancer sa campagne sous les fenêtres de Paul Biya. A Mvomeka’a. Il a été refoulé…
Jean de Dieu Momo, candidat à la présidentielle du 9 octobre. |
Jean de Dieu Momo a frappé un grand coup samedi dernier au premier jour de la campagne électorale de la présidentielle du 9 octobre prochain. L’avocat au barreau du Cameroun et au tribunal pénal international pour le Rwanda, candidat à l’élection présidentielle, a décidé de lancer sa campagne à Mvomeka’a, devant la porte de Paul Biya. Mal lui en a pris. Son meeting a tout simplement été interdit et il a été refoulé par les autorités locales, appuyées par des militaires en faction dans le village natal du président de la République. Depuis lors, toute la presse nationale en parle et les médias internationaux s’en émeuvent.
L’entrée tonitruante de Jean de Dieu Momo, le candidat des Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun (Paddec) dans cette campagne plutôt morne jusqu’à présent, a été calculée. Sur le sens de ce que certains considèrent comme une bravade, « le président Momo », comme l’appellent ses partisans, affirme qu’il voulait démontrer « le bluff du candidat Biya ». « On nous a fait croire, dit-il, que Mvomeka’a et tout le Sud sont à 100% avec Biya. C’est faux. Ils m’ont porté en triomphe et m’ont confié qu’ils n’ont rien reçu en 29 ans du règne de Biya. Et que le vieux doit partir. »
Convaincu d’avoir engrangé des soutiens dans le village même du chef d’Etat sortant, Jean de Dieu Momo poursuit : « Les gens dans le Sud et à Mvomeka’a, surtout, sont aussi misérables que partout au Cameroun, sinon plus. J’ai vu de veilles mamans qui peuvent vous tuer pour un bout de pain et des jeunes au chômage qui se détruisent à l’odontol (un alcool de fabrication artisanale). Chez Biya, c’est la misère totale. »
La candidature de Jean de Dieu Momo à la présidentielle du 9 octobre prochain est un peu le prolongement de son militantisme pour les droits de l’homme. Il s’est illustré aux côtés des familles des « neuf disparus de Bépanda », ce qui lui a valu le surnom d’«avocat des veuves et des orphelins ». C’est pour cette cause qu’il a mis sur le marché, en avril dernier, un album intitulé « Commandement opérationnel ».
Jean de Dieu Momo envisage d’organiser deux « méga-meetings » les 2 et 7 octobre prochains à l’esplanade du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. « Le pouvoir se trouve à Mvomeka’a et à Yaoundé. J’ai pris Mvomeka’a. Yaoundé, ce sera au cours de mes deux méga-meetings », lance-t-il, espiègle. En attendant, sa caravane sonorisée, dit-il, continuera de sillonner le pays pour parler de la vision du Paddec pour le Cameroun.
Paul Biya, 78 ans, au pouvoir depuis 1982, candidat à sa succession. |
Agé de 51 ans (né le 24 janvier 1960), Jean de Dieu Momo est marié à deux femmes (une Camerounaise et une Tanzanienne) ; il est père de 10 enfants. Il a de qui tenir : son père, descendant du chef bafou dans la province de l’Ouest, département de la Menoua, compte six femmes dans son harem, et 56 enfants.
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